VALORISATION | par Maryvonne Haslé de La Gazette du Laboratoire | Octobre 2023

Le Laboratoire Interuniversitaire de Biologie de la Motricité (LIBM) est le laboratoire de recherche en sciences de la vie appliquées au sport et à la motricité́ de la région Auvergne-Rhône-Alpes (AURA), avec une implantation au Bourget-du-Lac (savoie), à Lyon et à Saint Etienne. Avec ses 6 équipes de recherche et son organisation pointue, le LIBM commence à se faire connaître au niveau européen et au-delà grâce à ses collaborations.

Le LIBM a été créé en 2016, à la suite de la restructuration de deux laboratoires : le Laboratoire de Physiologie de l’Exercice (LPE – EA 4338) de l’Université de Saint-Etienne et de l’Université de Savoie et le Centre de Recherche et d’Innovation sur le Sport (CRIS – EA 647) de l’Université Lyon 1.

Le LPE avait lui-même été créé en 2008, après restructuration de l’unité Physiologie et Physiopathologie de l’Exercice et Handicap et fusion avec l’Equipe Modélisation des Activités Physiques et Sportives (EMAS) de l’Université de Savoie. Le CRIS, localisé sur le domaine scientifique Lyon-Tech la Doua, créé en 1983, était organisé autour des sciences humaines et sociales (sociologie et histoire du sport) et la recherche en sciences de la vie (neurosciences, physiologie, biomécanique).

Le premier quinquennat 2016-2021 a permis aux 3 sites (Lyon, St-Etienne et le Bourget-du-Lac), sous trois tutelles différentes, d’apprendre à collaborer, même avec des thématiques différentes. Ce regroupement a permis de constituer une grande unité en sports-sciences, créant une lisibilité pour obtenir des financements et partenariats, mutualiser les équipements et les connaissances. D’ailleurs, le LIBM est la plus grosse unité en sport science de la région AURA et l’une des plus grosses unités Françaises. Il a obtenu le label « Equipe d’accueil 7424 », du ministère de l’Enseignement et de la Recherche, à la frontière entre mécanique et fondamental.

Le second quinquennat en cours (2021-2026) a été obtenu avec le même périmètre humain, universitaire, scientifique, avec juste une restructuration des équipes et des thèmes et des ambitions nouvelles. L’objectif principal est que le LIBM devienne plus grand, consolidé et lisible à l’international, avec la reconnaissance de ses chercheurs et de ses équipes de recherche en Europe et à l’international. Le budget d’activité contractuelle du LIBM en 2020 était de 2 125 k€.

L’originalité́ du laboratoire est de développer une recherche intégrée allant des mécanismes cellulaires jusqu’à̀ l’étude in situ de l’Homme en mouvement, en passant par des modélisations.

Ses activités sont résolument orientées vers des domaines d’application à forts enjeux scientifiques et sociétaux : la santé, les activités physiques & sportives et la performance motrice. 

En Sport et Science, le LIBM est reconnu sur la notion de Fatigue du sportif (incidence de la fatigue sur la performance, l’étiologie et la compréhension des mécanismes de la fatigue). Ce premier axe de recherche est de plus en plus en lien avec la santé, notamment concernant la fatigue chronique (impact du covid long, mais aussi impact sur le patient de la chimiothérapie dans le traitement du cancer). Les études combinent la modélisation sur ordinateurs et les mesures prises sur une personne en train de courir par exemple.

Le 2^e axe de recherche concerne l’étude des Globules rouges, notamment leur impact sur le sportif (amélioration des qualités sanguines) et toutes les maladies qui leur sont liées (drépanocytose, AVC…)

Le 3^ème axe cible le Muscle (fonctionnel et mécanistique). Il peut donc s’agir de modéliser son comportement mécanique ou de mesurer expérimentalement ses propriétés physiques, sur le terrain ou en laboratoire. Les scientifiques s’intéressent aussi à la performance du sportif, afin qu’il évite de se blesser à l’entrainement, et au retour au sport dans des conditions optimales (performance et prévention des blessures). D’autres recherches concernent le système nerveux central et périphérique, notamment par des mesures d’imagerie motrice, dans le but de comprendre et d’améliorer la commande motrice. 

Les applications sont nombreuses. Elles peuvent concerner notamment les sports de montagne (dénivelé, hypoxie ou manque d’oxygène, hypothermie, enjeux de motricité de la glisse). Les chercheurs collaborent avec l’équipe de France de ski pour aider les athlètes à améliorer leurs performances, mais aussi travailler sur les normes de serrage des fixations de ski par exemple.

Les thématiques abordées dans les 6 équipes de recherche du LIBM sont les suivantes :

• Biologie vasculaire et du globule rouge (VBRBC)
• Déconditionnement et reconditionnement musculaire (De-Rem)
• Athérosclérose, thrombose et activité́ physique (ATPA)
• Capacité physique et fatigue dans la santé et la maladie (PAF)
• Performances sportives et prévention des blessures (SPIP)
• Imagerie motrice (MP3).

A Chambéry, le LIBM a notamment créé un modèle expliquant l’évolution de la force et de la vitesse au cours du temps. Force et vitesse évoluent de façon opposée en fonction du temps. Il s’agit d’étudier comment tenir un exercice le plus longtemps possible, pour une puissance donnée, en faisant varier les composantes de force et de vitesse.

Le projet FOVE « Force, vitesse et endurance » concerne ainsi de nombreux domaines d’applications : les sportifs de haut niveau (notamment par des contrats ANR avec les Fédérations Françaises de l’aviron et du cyclisme par exemple, dans le cadre des Jeux Olympiques 2024, une thèse avec un club cyclisme professionnel AG2R Citroën et des développements d’application smartphone pour trailers)…mais aussi des applications au monde animal, notamment avec le laboratoire de l’écologie alpine LECA de l’USMB qui travaille sur les déplacements des chamois par rapport à l’activité humaine.

Le transfert technologique du LIBM permet des retombées vers les domaines médicaux, sportifs, industriels … 100 articles scientifiques sont publiés en moyenne par an, dont la moitié dans le 1^er quartile des revues scientifiques et 10% avec un facteur d’impact supérieur à 6. 

Les trois sites du LIBM :

Sont réparties sur les 3 sites différentes plateformes expérimentales, spécifiques à un lieu, complémentaires ou reproduites sur tous les lieux selon les besoins : laboratoires de biologie cellulaire, plateformes de mesures d’évaluation fonctionnelle, zones de postures… évaluation qualité physique.

L’université Savoie Mont Blanc à Chambéry : 400 m² de plateformes

L’université Claude Bernard Lyon 1 : 300 m² de plateformes.

L’université Jean Monnet de Saint-Etienne : 800 m² de plateformes.

Notez que le LIBM offre aux étudiants de plusieurs Masters des possibilités de stage, permettant un contact concret avec la recherche fondamentale ou appliquée dans les domaines de la biologie, physiologie, biomécanique, neurosciences et sciences de l’ingénieur appliqués à l’exercice, au handicap et aux activités physiques et sportives.

Le LIBM est donc impliqué́ dans la recherche clinique par l’activité́ des personnels hospitalo-universitaires et hospitaliers des CHUs de Lyon et de St-Etienne.

Et il a également :

- Des collaborations académiques et institutionnelles avec : SATT Pulsalys & Linksium, Fonds Unique Interministériel (FUI), Agence Nationale pour la Recherche (ANR), DGA, BPIfrance, Union Européenne, Agence Innovation Défense, Conseil Savoie Mont-Blanc, Région AURA, St Etienne Métropole, Centre d’Evaluation et de Prevention Articulaire (CEPART), Centre SANTY, Neuron, Neuromyogène, Téléthon, Ramsay Santé, Ligue contre le Cancer, Fondation ARC, Hôpital de la Tour…

- Des collaborations fédérales et avec des entreprises : Fédérations Françaises de Ski, Athlétisme, Aviron, Cyclisme, Hand-ball, Rugby, de la Montagne et de l’Escalade, cardiologie, Association European Athletics, International Rock Climbing Research, INSEP, Club AG2R la Mondiale, ASSE, OL, Rugby Lou Lyon, FC Grenoble Rugby, ASA, les sociétés Babolat, Cryosock, Décathlon, Dessintey, Fitbit, Hoka, Mavic, Salomon, Sigvaris, Thuasne…

Fort de ses atouts, le LIBM entend garder sa structure actuelle et resserrer ses thématiques. Au-delà de la performance sportive, il tend de plus en plus vers la notion de sport-santé-bien-être : amélioration de la motricité (handicap, santé), adaptation à la situation particulière de la personne, activité physique et nutrition, diffusion des connaissances par la vulgarisation, rupture des cercles vicieux (physique et mental) par la motricité, adaptation au climat… autant de sujets ciblés qui feront l’objet de publications scientifiques dans l’avenir. Enfin, le LIBM compte bien grandir encore à l’international en allant chercher pour commencer de gros projets européens. 

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Pour en savoir plus :  https://libm.univ-st-etienne.fr