GESTION CARRIERES - CONSEILS | par l'Association Bernard Gregory-ABG | Janvier 2023
La compétence interculturelle, une compétence incontournable pour le chercheur
Sur le marché de l'emploi, on accorde de plus en plus d'importance aux compétences transverses. L’aspect relationnel du travail (que nous soyons en télétravail ou au bureau) devient non négligeable. L’une de ces compétences transverses est de plus en plus recherchée chez les docteurs qui constituent, par essence, un groupe d’acteurs internationaux : la compétence interculturelle.
Un état des lieux de la recherche en France
La recherche d’aujourd’hui est internationale. Le nombre de chercheurs étrangers en France est le 4e de l'Union européenne, avec 42% de doctorants étrangers et 33% de postdoctorants. Ces dernières années, plus d’un chercheur sur 3 recruté par concours au CNRS est de nationalité étrangère. La proportion de chercheurs étrangers en poste au sein d’entreprises françaises est de 5,5%. À cela ajoutons que plus de 7,2% des chercheurs français ont réalisé un projet de mobilité internationale, et que la France a le 2ème en nombre de collaborations internationales le plus important an monde. Non seulement il n’est plus question qu’un chercheur soit incapable de parler une langue étrangère (l’anglais est une lingua franca confirmée), mais le multilinguisme constitue une passerelle vers nombre d’activités : rédaction d'articles, intervention lors de conférences, demande de financement, propositions de travail, collaboration internationale. Peut-on en dire autant de la compétence interculturelle, cette capacité d'interagir efficacement avec des individus issus de milieux ou de groupes (culturels, ethniques, sociaux) différents et de s'adapter à un nouveau contexte culturel, ou simplement géographique ?
La compétence interculturelle dans les entreprises
Dans le milieu professionnel, cette compétence est utilisée au quotidien : lorsqu’on prononce le nom d’un collègue avec qui on discute devant la machine à café, ou lorsque l’on doit s’adapter à un style de communication particulier, ou que l’on doit suivre des formalités procédurales dont on n’a pas l’habitude. De plus, les jeunes docteurs seront amenés à diriger une équipe très rapidement. Pour y parvenir, des outils tels que la communication, la collaboration et le travail d'équipe, la gestion des problèmes et des conflits, l'adaptabilité et l’esprit critique, revêtent un caractère essentiel… au même titre que la compétence interculturelle, qui s’avère être un véritable atout dans la gestion du quotidien. Ignorer la dimension interculturelle des échanges au travail est devenu tout bonnement impossible.
Côté entreprise, cette compétence est de plus en plus recherchée, car elle offre un réel levier de développement de carrière, d'adaptation à différents contextes de travail, et de communication avec les différentes parties prenantes. Déjà en 2019, LinkedIn mentionnait la compétence interculturelle comme l'une des « compétences d’avenir ». De plus en plus, l’expérience interculturelle ou la compétence interculturelle sont présentes dès les offres d’emploi sous différentes formes. Depuis 2018, le site emploi de l’ABG a vu apparaître de nombreuses offres d'emploi qui mentionnent des attentes telles que : « Capacité à travailler dans un environnement multiculturel » , « Bonnes capacités communicationnelles au-delà des frontières culturelles », « Capacité à travailler au sein d'une équipe internationale », « Sensibilité culturelle », «Flexibilité », « Diplomatie », « Tolérance », « Motivation pour la vie en expatriation », « Ouverture d'esprit aux autres cultures », « Aptitude à travailler efficacement et en coopération dans un environnement multiculturel» , « Expérience à l'étranger et dans un environnement multiculturel».
Notez bien que ces formulations sont issues d’offres d’emploi qui ciblent des métiers et des secteurs extrêmement variés : économiste-analyste pour un cabinet de conseil européen en matière de politique scientifique et d'innovation ; chargé scientifique pour une agence de promotion de la recherche et de la coopération européenne ; expert en biologie synthétique pour une entreprise de l’alimentation animale ; généticien pour une agence de développement ; ingénieur de recherche en physique pour une entreprise de construction ; chargé du support technique pour une entreprise de biotechnologie ; ingénier R&D pour une entreprise multinationale. Cette compétence est également très sollicitée par les organisations et institutions internationales, quels que soient le poste en jeu, l’expérience attendue, l’expertise disciplinaire, ou encore la séniorité.
Quelques conseils pour développer votre compétence interculturelle
Il faut savoir que le développement de la compétence interculturelle est un processus qui dure toute la vie. N’hésitez pas à passer en revue de temps en temps les éléments suivants :
- Réfléchissez sur votre identité : Qui êtes-vous ? Qu’est-ce qui vous identifie ? Ne vous arrêtez pas uniquement sur vos origines ou votre métier… Essayez d’identifier toutes les facettes de votre identité et leur impact (votre façon d’être et de vous comporter, vos habitudes et vos loisirs, vos capacités et vos talents). Une fois à même de mieux appréhender la complexité de votre identité, tentez d'appliquer cette grille de lecture à d'autres.
- Soyez bon observateur et analyste : explorez les différentes raisons et facteurs qui peuvent influer sur une situation interculturelle que vous avez vécue.
- Ne privilégiez pas une façon d'être et de faire : les vôtres... Inspirez-vous des autres, demandez conseil...
- Le meilleur moyen de mettre en pratique votre compétence interculturelle est d’aller à la rencontre des autres. Réseautez, participez à des événements professionnels internationaux.
- Si vous souhaitez mettre en valeur cet atout auprès des recruteurs, n’hésitez pas à l’inscrire dans votre CV. Vous pouvez utiliser les mots-clés de l’offre pour laquelle vous postulez ou le terme avec lequel vous êtes le plus à l’aise.
____________________________
Pour en savoir plus : https://www.abg.asso.fr/fr
L'ABG a mis en place, depuis 2020, une formation aux compétences interculturelles dans le milieu professionnel pour les jeunes chercheurs.
Si vous êtes :
- Chercheur et que vous avez des questions au sujet de la communication ou de la gestion interculturelles ;
- Un organisme de recherche / une entreprise / une université et que vous souhaitez mettre en place une formation interculturelle pour vos chercheurs;
Pour davantage de renseignements, contactez le pôle formation de l’ABG à [email protected] ou [email protected], Responsable formation et coopération internationale